Edito:
«L’ignorance et le mépris de la vérité sont les principales causes des maux qui affligent l’humanité. »
Aujourd’hui, ces mots de l’historien britannique Eric Hobsbawm résonne avec une inquiétante actualité, alors que l’extrême droite engrange denombreuses victoires, atteignent ou reviennent au pouvoir, partout dans le monde. Les heures sombres de notre histoire nous rappellent com-bien il est crucial de rester vigilant. La montée de l’extrême droite constitue non seulement une menace pour les valeurs démocratiques et les droits humains, mais aussi un défi qui ap- pelle à la mobilisation collective.
Les fondements idéologiques de l’ex- trême droite reposent sur des piliers toxiques, tels que le populisme, le nationalisme exacerbé et la xénopho- bie. Ces discours, souvent simplistes et démagogiques, exploitent les peurs et les frustrations des citoyens. En prônant une vision du monde qui exclut et stigmatise, l’extrême droite s’oppose aux valeurs républicaines qui encouragent la diversité, la solidarité et le respect des droits de tous. Cette incompatibilité avec les principes démocratiques met en péril la cohésion sociale, alimentant des divisions qui fragilisent le tissu même de notre société.
Les conséquences concrètes de cette montée sont alarmantes. Les atteintes aux droits des minorités, qu’elles soient raciales, sexuelles ou de genre, se multiplient. Dans un cli- mat de peur et de rejet, les discours haineux se banalisent, conduisant à une normalisation de la violence et de l’intolérance.
En parallèle, l’accroissement des tensions sociales, exacerbées par une crise économique croissante, accroît les inégalités et la précarité. Cette spirale vicieuse nourrit l’extrême droite, qui prospère en cultivant la désespérance et le ressentiment.
Face à cette situation préoccupante, le rôle du mouvement social est plus crucial que jamais. Aujourd’hui, il est impératif de renforcer l’unité et la coordination entre les différentes organisations engagées dans la lutte contre l’extrême droite. Cela passepar des mobilisations régulières, des campagnes de sensibilisation et un soutien accru aux victimes de discrimination, avec une attention particulière pour celles et ceux à l’intersection de diverses oppressions. L’éducation populaire reste un levier primordial : il nous faut (ré)apprendre à questionner, à sortir de nos certi- tudes, et à réaffirmer, plus que jamais, notre engagement pour société plus inclusive. La lutte contre l’extrême droite ne doit pas être perçue comme un combat désespéré, mais comme une nécessité. Réaffirmer l’impor- tance de la résistance collective, de notre engagement envers les valeurs démocratiques est essentiel pour contrer cette menace.
Femmes, jeunes, syndicats, pro- fessionnel de la santé, mouvement social, nous devons nous mobiliser, chacun à notre niveau, pour construire une société plus juste et solidaire. L’histoire nous a enseigné que les combats pour la dignité et la liberté, que les luttes pour les droits civiques, l’égalité et la justice sociale ont démontré leur efficacité. Mais l’histoire nous enseigne également que nos droits ne sont jamais « donnés ». Chaque acquis est le fruit de nos luttes et nous les avons arrachés. Chacun d’entre eux.
Eléonore Merza Bronstein
Secrétaire Fédérale du MOC Bruxelles
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