La MOC de Bruxelles exige que les politiques régionales se saisissent pleinement de l’enjeu de la mobilité de façon à répondre, à la fois, aux besoins sociaux de la population la plus précaire, tout en étant à la hauteur des défis environnementaux et démocratiques.
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Aménagement des quartiers, multifonctionnalité et plans de mobilité
Les politiques urbanistiques et les projets d’aménagement et de développement de la Région doivent favoriser la mixité des fonctions dans les quartiers (logement, commerces, services, industrie urbaine, etc.), de façon à réduire les distances à parcourir pour que les déplacements motorisés soient moins nécessaires.
Lors de l’aménagement des voiries et du développement des plans de mobilité, il faut résolument donner une priorité aux modes de déplacement doux et aux modes de déplacement collectifs sur l’usage de la voiture individuelle, en veillant à l’accessibilité des trottoirs et à la sécurité des voieries.
Le MOC Bruxelles insiste pour que les plans d’aménagement de circulation prévus dans le plan régional de mobilité (Good move) fassent l’objet de concertations locales pour une implémentation réussie et une meilleure adaptation aux besoins de la population. C’est seulement grâce à cette concertation que les impératifs climatiques et les besoins sociaux et locaux pourront être rencontrés. Ces concertations doivent prendre en compte les quartiers avoisinants et les impacts régionaux, et doivent se donner les moyens de leurs ambitions en termes de participation. Autrement dit, leur format doivent être pensé de manière à permettre l’inclusion du plus grand nombre, et une place doit être donnée à une discussion réelle sur les enjeux.
Les aménagements de quartiers seront aussi l’occasion de développer la verdurisation pour lutter contre les îlots de chaleur et améliorer la qualité de vie. Ceci ne doit cependant pas se faire au détriment des habitant.e.s des quartiers populaires qui se verraient chassé.e.s par la gentrification. Il faut donc que les aménagements des quartiers pauvres soient financés avec la contribution solidaire des commues riches, tout en luttant efficacement contre la spéculation immobilière et pour l’accessibilité des logements.
Transports publics et collectifs
Les transports publics, correctement financés, ont un rôle prédominant à jouer, que ce soit pour accéder à Bruxelles ou pour y circuler. A ce sujet, des accords de financement avec les autres régions, le fédéral mais également les employeurs sont nécessaires pour reconnaître le rôle central joué par Bruxelles en matière d’accueil de travailleurs extrarégionaux (60% des travailleur.euse.s en région bruxelloise sont des navetteur.euse.s). A côté de ces transports publics, une offre de transports scolaires et de taxis sociaux pour Personnes à Mobilité Réduite (PMR) doit venir compléter les alternatives au voitures individuelles.
L’offre de transport doit permettre tant aux Bruxellois.es de se déplacer pour leurs loisirs que pour leur travail ou leurs études, en semaine ou en week-end, en tenant compte des horaires parfois décalés des travailleur.euse.s et de leur implantation dans les zonings. Ceci demande également une meilleure coopération entre les trois Régions, notamment dans la perspective du développement du RER et des parkings de dissuasion à côté des gares de la périphérie bruxelloise. Au niveau des entreprises, les plans de mobilité doivent être encouragés, même pour les PME, et ceux-ci doivent être discutés en Conseil d’entreprise avec les représentant.e.s du personnel.
Nous voulons garantir l’accessibilité économique, sociale et physique (notamment pour les personnes à mobilité réduite et les poussettes d’enfant) aux réseaux de transport public, notamment en élargissant l’octroi de l’abonnement « S » de la STIB aux allocataires bénéficiaires du statut BIM. Le paiement des abonnements sociaux doit pouvoir se faire de manière mensuelle sans désavantage par rapport au prix annuel. Une amélioration de l’accessibilité PMR doit se faire tant concernant les arrêts et stations que concernant les véhicules eux-mêmes. Le contrôle des titres de transport ne peuvent plus être prétexte au déploiement de contrôles policiers. Nous demandons également une adaptation de la carte Mobib de manière telle qu’elle ne garde pas en mémoire les données individuelles de déplacement et respecte ainsi le droit à la protection de la vie privée.
L’intégration de l’offre et de la tarification des compagnies opérant sur le territoire de la Région est un objectif important. Nous demandons que les abonnements sociaux soient aussi disponibles dans une offre intégrée entre opérateurs. Nous demandons également un tarif de taxi avantageux ou un service collectif pour les Bruxellois.es à mobilité réduite. Nous plaidons pour continuer le développement d’une offre ferroviaire intra-urbaine et la faire connaître aux bruxellois.es. Nous voulons encourager le recours au budget mobilité qui permet aux travailleurs d’échanger une voiture de société contre un éventail de financement qui favorise une mobilité douce et active, voire à un logement à proximité du lieu de travail.
Contrairement à la fuite en avant dans la construction d’un métro 3 déjà hors de prix, nous plaidons pour que les infrastructures privilégient le transport public de surface en développant le tram à Bruxelles. Il faut généraliser les sites propres, notamment en obligeant les communes à les soutenir et imposer la priorité des transports publics sur la circulation automobile. Les transports de surface doivent réaliser une transition vers une énergie décarbonée.
La mobilité, ses aménagements et ses infrastructures doivent être pensés en fonction des enjeux spécifiques rencontrés par les femmes, les personnes âgées ou en situation de handicap. Ces personnes sont souvent confrontées à une mobilité plus complexe: chaînes de déplacements multiples (enfant–courses–travail…), mobilité réduite (chaise roulante, poussette), sentiment d’insécurité face à certains espaces, moyens de transports plus limités, etc. Nous soutenons toute mesure pouvant aller dans le sens d’une mobilité agréable pour toutes et tous:
- accessibilité en transports en commun des différentes fonctions (pas uniquement domicile–lieu de travail);
- aménagement en faveur des personnes à mobilité réduite;
- sécurisation des espaces publics et des modes de transport.