387041705_350891657276062_4542491891186666114_n

Merci qui?

A l’approche des élections, le vernis progressiste qu’Ecolo et PS veulent donner aux majorités gouvernementales se craquèle de plus en plus. Les quelques postures médiatiques ou « engagements » symboliques ne tiennent pas la route quand ces partis s’évertuent à contribuer à des gouvernements qui avancent sur des mesures inacceptables et restent passifs face aux urgences sociales et environnementales.

PS et Ecolo cautionnent des majorités qui crachent au visage des travailleur.euse.s précaires, des migrant.e.s, des syndicalistes et activistes, PS et Ecolo cautionnent des majorités qui s’écrasent face aux grands groupes énergétiques qui font leur loi au détriment de la planète et de la population, qui choisissent de réprimer l’action syndicale et les mouvements sociaux, de laisser à la rue des milliers de demandeur.euse.s d’asile sans tenir compte des obligations internationale et sans même faire preuve d’un minimum d’humanité, d’abandonner le gel de l’indexation des loyers pour les passoires énergétiques sans envisager aucun encadrement du marché locatif qui concerne 60% de bruxellois.e.s, de  favoriser la fuite des cerveaux plutôt que de de donner accès au travail légal à des milliers de travailleur.euse.s sans papiers exploitée.e.s, d’entretenir l’impunité autour des violences racistes commises par leur police, de cultiver la fuite en avant avec la destruction de quartiers populaires pour la construction d’un metro 3 qui plombe les finances régionales sans aucun intérêt environnemental et encore moins social, …

Visiblement, les « relais politiques » traditionnels des mouvements sociaux et syndicaux ne le sont plus. Alors qu’il serait en bonne posture pour le faire, le PTB rejette quant à lui l’occasion de favoriser une recomposition politique par la base, avec la résistance sociale qui se mobilise pourtant sur plusieurs fronts (féministe, écologiste, syndical, antiraciste, …). Dans l’opposition et boosté par des sondages favorables, ce parti préfère se positionner comme la seule alternative derrière laquelle il n’y aurait qu’à se ranger sans broncher. Peu enthousiasmant, d’autant plus que le PTB persiste à se complaire dans un discours démagogique qui, pour ne pas heurter l’électorat, prend bien soin de ne pas défendre de position forte (mais pourtant au combien nécessaire face aux offensives réactionnaires) sur les polémiques « sensibles » comme autour de l’islamophobie, du plan Good Move, de la solidarité avec le peuple Ukrainien ou du guide Evras.

Pendant ce temps, en Belgique comme ailleurs en Europe et dans le monde, la droite et l’extrême droite ont le vent en poupe. Avec l’aide d’une social-démocratie complice, elles parviennent à imposer un libéralisme violent et autoritaire et à distiller largement leur venin raciste, sexiste, antiféministe, antitrans, climatosceptique et complotiste.

Il est grand temps de (re)construire une solide contre-offensive, clairement anticapitaliste, antisexiste et antiraciste. Une contre-offensive qui, pour inverser le rapport de forces, devra rapidement prendre toute sa place dans les rues, dans nos lieux de vie et de travail, à travers un plan d’action déterminé en front commun, syndical et activiste. Une contre-offensive capable de refonder l’alternative politique qui fait cruellement défaut pour défendre les intérêts de notre classe sociale, des opprimé.e.s et de la planète.

Par Céline Caudron, secrétaire fédérale MOC Bruxelles

Partager cette publication

Articles similaires

Reprendre nos affaires en main!

À l’approche des élections, voici venue l’heure des bilans de l’action des majorités sortantes. De manière générale, ces bilans s’avèrent plutôt décevants pour celles et ceux qui ont cru aux promesses des partis dits « de gauche » qui, finalement, se sont contentés de gérer un système mortifère. Aucun gouvernement n’a opéré de réelle rupture avec les mécanismes d’oppression et d’exploitation, et cela même à Bruxelles où la coalition rouge-verte ne comptait pourtant que deux ministres étiquetés à droite (Open VLD et Defi).
Bien sûr, « ça aurait pu être pire », ça le peut toujours. La menace de la droite et de l’extrême droite est bien réelle, pas seulement en perspective de résultats électoraux mais aussi étant donné la façon dont les options sécuritaires, antisociales et discriminantes s’installent de plus en plus facilement au sein des partis dits démocratiques. Heureusement que, malgré ce contexte morose, des résistances se sont organisées pour freiner cette course vers le mur. (…) Elles ont démontré que, ensemble, nous ne sommes pas prêt.e.s à nous laisser faire en abandonnant si facilement nos droits légitimes, fort.e.s de notre solidarité et de notre créativité collective.
Dans le nouveau numéro de Mouvements, nous avons choisi de revenir sur certains enjeux qui nous paraissent essentiels pour les Bruxellois.es en perspective des élections du 9 juin.

Voir l'évènement >>