20230918 Ligue rentrée parlementaire calcul vote partis 1

Les travailleuses domestiques sans papiers se font entendre par le gouvernement régional pour obtenir l’accès au travail légal 

Le 18 septembre à l’occasion de la rentrée parlementaire, la Ligue des travailleuses domestiques a mené une action pour rappeler aux responsables politiques des 4 formations politiques siégeant à la majorité, Ecolo, PS, Groen et One Brussels leur engagement vis-à-vis de leurs 3 revendications

Depuis plusieurs mois, des dizaines travailleuses sans papiers organisées au sein de la Ligue des Travailleuses Domestiques de la CSC Bruxelles interpellent le gouvernement bruxellois pour qu’il leur ouvre, à travers la compétence régionale de l’emploi, un accès au travail légal sur le territoire. Quatre formations politiques de la majorité sur six (PS, Ecolo, One.Brussels et Groen) se sont engagées, il y a presque un an, à soutenir leurs revendications. Pourtant, rien n’a bougé à ce jour. Le projet d’ordonnance sur la migration économique proposé par le Ministre Bernard Clerfayt vise à faciliter l’emploi de ressortissants de pays tiers… en oubliant complètement les milliers de travailleur.euse.s sans papiers déjà actif.ve.s sur le territoire de manière non déclarée, parfois depuis de nombreuses années. Face à un silence radio quasi généralisé de la part du gouvernement malgré leurs tentatives de contacts1, les militantes de la Ligue ont dès lors choisi de hausser le ton à l’aide d’une action musicale au pied du bâtiment qui accueillera la réunion du Conseil des Ministres Bruxellois, bien déterminées à se faire entendre pour que les conditions d’accès au travail légal dans la Région ne se décident pas sans elles.  

En l’absence de titre de séjour légal, les travailleur.euse.s sans papiers doivent se débrouiller comme iels peuvent, même dans des secteurs essentiels au bien-être de la population pourtant confrontés à une pénurie de main d’œuvre disponible. Ces travailleur.euse.s sont exposé.e.s à des conditions de travail inacceptables (salaires, horaires, matériel, …), sont particulièrement vulnérables face aux multiples violences (économiques, sexuelles, psychologiques, physiques, …) infligées par des employeurs peu scrupuleux face auquel iels n’ont aucun recours et n’ont accès à aucune formation professionnelle pour exercer au mieux leur travail.  

Dans la même logique, la CSC et la FGTB de Bruxelles revendiquent en front commun l’élargissement de l’accès au permis unique aux travailleur.euse.s sans papiers, dénonçant la situation actuelle intolérable qui, en plus de bafouer les droits fondamentaux de milliers de travailleur.euse.s sans papiers, alimente le dumping social avec des effets désastreux sur l’ensemble des travailleur.euse.s et sur l’économie (fraude sociale et fiscale, concurrence déloyale, …)2. Au-delà des syndicats, les partenaires sociaux se disent également favorables à régulariser le travail de ces personnes particulièrement vulnérables3

Action musicale :  

Jeudi 5 octobre, de 11h30 à 13h30, Botanique Tower, 10 Bd Saint-Lazare, Saint-Josse 

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Crédit photo : © Cliradelfo

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