Edito
par Myriam Djegham
Sécrétaire fédérale du CIEP-MOC
Avec l’élection de Syriza en Grèce et la force grandissante de Podemos en Espagne, un souffle d’espoir parcourt l’Europe. L’espoir que l’austérité cesse d’être la voie unique alors qu’elle est sans issue, écrasant dans sa course la santé (42,8% d’augmentation de la mortalité infantile en Grèce en 2014), le niveau de vie (30% de chute du revenu des ménages) et toute perspective d’avenir.
Ce changement de cap au niveau politique pourrait-il avoir lieu sans des mobilisations de masse portées par des organisations ? En Grèce, les travailleur-se-s ont organisé plus de 30 grèves générales ces quatre dernières années. En mars 2014, en Espagne, des dizaines de milliers de manifestant-e-s rejoignaient les marches pour la Dignité coordonnées par plus de 300 organisations. La Belgique n’est pas en reste avec les grandes mobilisations de 2014 et celles à venir pour les prochaines semaines.
L’histoire sociale et politique prouve la nécessité de se mobiliser et de s’organiser : le droit de vote, la sécurité sociale, le droit à la contraception ne sont pas tombés du ciel… Si elles remettent en cause l’ordre établi en défendant la justice sociale, les organisations sont dans le collimateur de celles et ceux qui veulent maintenir un système inégalitaire, qui leur est favorable. Les moyens sont légion pour fragiliser les organisations : des attaques juridiques entraînant pertes de temps et d’argent à la répression policière en passant par la non reconnaissance d’interlocuteurs sociaux ou par l’image négative véhiculée par des médias à large audience.
Partant de la conviction que les intérêts des travailleurse-s bruxellois-es ne pourraient pas être défendus sans des organisations fortes, nous devons analyser les attaques contre nos organisations et développer des stratégies pour ne pas être freinés dans la construction d’une société plus juste. Par ailleurs, je profite de cet édito pour adresser les vifs remerciements du MOC Bruxelles à Daniel Fastenakel qui part à la retraite après 35 ans d’engagement fort au sein du MOC Bruxelles, comme militant avant tout et depuis 17 ans comme dirigeant. Il y a renforcé le mouvement, les associations, les liens avec les politiques. Il s’est battu sans relâche pour plus de justice sociale à Bruxelles.