Depuis un mois, le monde a les yeux rivés sur le Proche-Orient qui baigne dans le sang. La « communauté internationale », passive et complice depuis tellement longtemps alors qu’une pareille explosion de violence était largement prévisible, fait aujourd’hui semblant de croire qu’une résolution non contraignante de l’ONU suffirait pour freiner la rage guerrière d’un État gouverné par l’extrême droite qui pratique l’apartheid et détruit les vies de millions de Palestinien.ne.s depuis des décennies au mépris du droit et des accords internationaux.
Par Céline Caudron, secrétaire fédérale du MOC Bruxelles
Depuis 75 ans, les colons israéliens n’ont de cesse de voler les terres, d’humilier, d’agresser, de terroriser et de massacrer des familles entières. Le blocus inhumain de Gaza est instauré depuis 16 ans ; les 2 millions d’habitant.e.s y sont entassés sur l’équivalent du territoire de la région bruxelloise, manquent de nourriture, d’eau potable, de médicaments ; avant les attaques, 70% de la population gazaouie dépendait déjà de l’aide alimentaire pour survivre. Pourtant, les Palestinien.ne.s trouvent la force de résister à la domination d’Israël, et pas seulement à travers les attaques armées du Hamas comme la terrible tuerie de civils du 7 octobre, mais aussi de manière non-violente -et dans la plus grande indifférence des gouvernements occidentaux- avec des tentatives d’approvisionnement clandestin pour briser le blocus de Gaza, des manifestations pacifiques et réprimées sauvagement par Tsahal ou encore de nombreux recours en justice internationale.
Les violences au Proche Orient ne sont pas symétriques ; il y a bien un Etat agresseur qui agit en toute impunité et avec la complicité de la communauté internationale face à un peuple agressé qui est en droit de se défendre pour exister. Il est urgent d’agir alors que le peuple de Gaza est en train d’être décimé et qu’Israël distribue des milliers d’armes aux colons pour accélérer l’opération en cours dans la perspective d’un nettoyage ethnique.
Plusieurs gouvernements tentent de réduire au silence les voix qui s’élèvent aux côtés des Palestinien.ne.s, en alimentant les amalgames (critiquer Israël serait antisémite ou soutenir la résistance Palestinienne reviendrait à soutenir le Hamas), en criminalisant les solidarités (avec des interdictions de rassemblements, manifestations ou même de simples réunions publiques pro-palestiniennes, des menaces judiciaires et une répression toujours plus intense, comme en France notamment), ou encore en tentant la dissuasion avec le spectre d’une « contagion » dans nos pays qui attiserait les tensions communautaires, oubliant que nous ne sommes pas face à une guerre de religions mais bien face à une guerre d’occupation et que celles et ceux qui défendent la libération des peuples opprimés du monde entier se lèvent au sein de toutes les communautés, sont de toutes nationalités et religions.
Plus que jamais, il est vital de braver les interdictions et intimidations pour faire entendre avec force nos voix solidaires, battre en brèche les amalgames, briser l’hégémonie médiatique, pratiquer la désobéissance civile -saluons à ce propos l’initiative des syndicalistes belges qui, en front commun, refusent d’acheminer du matériel militaire vers Israël- et occuper le terrain de la rue comme à travers les manifestations massives qui s’organisent partout dans le monde en soutien au peuple palestinien, tout en s’opposant fermement à toute forme de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme. La solidarité internationale est indispensable pour exercer une réelle pression sur Israël, en poussant les gouvernements, institutions et entreprises de nos pays à cesser toute collaboration, tout soutien et toute complicité avec cet Etat coupable de crimes de guerre.
Avec ces voix solidaires, nous exigeons, dans l’immédiat, le cessez-le-feu, l’ouverture de couloirs humanitaires et la libération de tous les civils, otages israéliens comme prisonniers palestiniens. Mais nous exigeons aussi une paix juste, qui implique d’en finir avec le régime d’apartheid israélien, en imposant le démantèlement des colonies, le retour des réfugiés sur leurs terres et la levée du siège de Gaza.
Free Palestine !
