Cette année encore, nous n’irons pas au pays pour les fêtes !

crédit photo: Camille Trinquet

Pas de fêtes pour les travailleur.se.s sans papiers, qui font tourner les restaurants et les hôtels, nettoient les maisons sans pouvoir rentrer auprès des leurs pendant les fêtes. Pourtant le gouvernement a le pouvoir de changer cela, au bénéfice de tou.te.s. Elisabeth, Flor, Mustapha, Demir et tant autres ne pourront pas rejoindre leur famille.

Comme en témoigne Flor (retrouvez ici le témoignage complet LIEN).: « Beaucoup d’entre nous ont laissé nos enfants dans nos pays d’origine, on les confie à la famille […] et les enfants nous demandent ‘pourquoi tu ne viens pas à Noel ?’ […] les enfants ne comprennent pas que nous n’avons pas la liberté de rentrer au pays. »

Flor témoigne de la difficulté d’être loin des siens pour Noël

Cette année, à nouveau, ces travailleurs et travailleuses sans papiers garderont les enfants, débarrasseront le repas du réveillon, feront la plonge dans les restaurants, conduiront les camions pour apporter les huîtres sur les marchés, …

Ces personnes migrantes ont fui la misère sociale, économique ou climatique de leur pays.  Elles travaillent en Belgique depuis 1 an, 5 ans 10 ans 20 ans, 30 ans. Malgré leur contribution essentielle à l’économie belge, elles ne bénéficient d’aucune protection sociale. En les condamnant à la clandestinité, l’État Belge les condamne à l’exploitation.

Pour Eva Jimenez, permanente CSC-BXL : « Les conséquences pour tou.te.s les personnes vivant en Belgique sont désastreuses : non seulement l’État se prive de recettes essentielles mais il permet aux employeurs de pratiquer un dumping social qui appauvrit tou.te.s les travailleur.se.s. »

Pour les personnes sans papiers, en plus des conditions indignes de travail, la Belgique s’est transformée en prison à ciel ouvert qu’elles ne peuvent quitter sous peine de perdre l’accès aux revenus dont dépendent leur famille.

Quels sont nos rêves ? A cela, en tant que travailleuses et travailleurs sans papiers, nous répondons : avoir un travail digne, revoir nos parents vivants une dernière fois, être libres !

Au nom du respect des droits humains fondamentaux mais aussi dans l’intérêt du bien-être de tou.te.s les personnes vivant et travaillant en Belgique, le Comité des travailleurs et travailleuses migrant.e.s avec ou sans papiers de la CSC Bruxelles exige que les responsables politiques s’engagent à mettre fin aux conditions qui permettent l’injustice et l’exploitation au profit de employeurs sans scrupules : nous demandons  la régularisation de notre travail et la possibilité de porter plainte contre les violences que nous subissons.

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