23Mai

Le world café des candidat.e.s bruxellois.es

Ce jeudi 23 mai, le MOC de Bruxelles a rassemblé une centaine de personnes pour une soirée de rencontre avec des candidat.e.s bruxellois.es aux élections du 9 juin. Dans un format « world café », les participant.e.s ont eu l’occasion d’interpeller les candidat.e.s sur la façon dont leur parti se positionne par rapport à certaines priorités du MOC Bruxelles : l’emploi, la mobilité et la santé, le logement, les droits des étranger.ère.s et la prévention des violences de genre et policières. Nous avions invité les partis qui prétendent relayer certaines revendications des mouvements sociaux comme le nôtre : PS, Ecolo, PTB, Défi et Les Engagés. Voici une synthèse de ce que nous retenons de ces interventions.

Les candidat.e.s qui se sont exprimé.e.s aux différentes tables thématiques sont : Khalil Aouasti (PS, 1e suppléant Fédéral) ; Giovanni Bordonaro (PTB, pousseur de liste Région bruxelloise) ; Saskia Bricmont (Ecolo, tête de liste Europe) ; Bernard Clerfayt (Defi, tête de liste Région bruxelloise) ; Marie Cruysmans (Les Engagés, 12e effective Région bruxelloise) ; Christophe De Beukelaer (Les Engagés, tête de liste Région bruxelloise) ;  Maxime de Cordes (Les Engagés, 49e effectif Région bruxelloise) ; Ludivine de Magnanville (Defi, 4e effective Région bruxelloise) ; Françoise De Smedt (PTB, tête de liste Région bruxelloise) ; Fabian Maingain (Defi, 3e effectif Région bruxelloise) ; Gilles Vanden burre (Ecolo, 2e effectif Fédéral) ; Ariane Wautet (PS, 18e effective Région bruxelloise)

Les partis passant l’un après l’autre à chaque table thématique, nous soulignons ici les points de convergence ou de divergence que nous avons pu constater dans leurs réponses. Le timing serré (15 minutes par thème) ne permettant pas d’aborder avec chacun.e tous les aspects des thématiques concernées, ces réponses sont évidemment incomplètes. Les partis ont reçu des questions à l’avance et ont été invités à nous répondre par écrit. Leurs réponses viendront compléter cette synthèse dès qu’elles nous parviendront, vous les trouverez au bas de cette page, après quelques photos.

Le logement

Ecolo, le PTB et Defi soutiennent le moratoire sur les expulsions domiciliaires, les deux derniers souhaitant même l’étendre. Les trois partis se rejoignent sur la prévention de ces expulsions qui doit passer selon eux par une aide aux locataires. Defi propose d’impliquer les CPAS dans l’aide au paiement du loyer ou au relogement. Ecolo veut augmenter les allocations pour faciliter le paiement des loyers mais aussi responsabiliser les propriétaires. Le PTB souligne en outre la nécessité d’augmenter les moyens des juges de paix.

Contrairement à Ecolo, au PS et au PTB, Les Engagés et Defi s’opposent à l’encadrement des loyers, préférant inciter la production de logements, soutenant qu’une augmentation de l’offre fera baisser les prix. En outre, selon Défi, le problème des loyers abusifs n’est pas généralisé et n’appelle donc pas une réponse globale. Ces deux partis souhaitent simplifier les permis d’urbanisme pour favoriser les investissements. Les Engagés proposent également une incitation fiscale pour les propriétaires et le développement des Agences Immobilières Sociales pour faciliter la mise en location des biens. Ce parti préfère parler de partenariats public-privé pour développer les logements, le public restant propriétaire du foncier. Les Engagés souhaitent en outre effectuer un relevé des logements inoccupés pour inciter les propriétaires à les remettre sur le marché.

Le PTB veut lui aussi favoriser la construction de logements, soulignant toutefois que les terrains publics doivent le rester, avec une priorité à la construction de logements sociaux ou aux constructions type CityDev. Ce parti veut imposer un quota minimum de logements sociaux et à loyers moyens dans les projets immobiliers privés et, au contraire, un quota maximum de logements touristiques. Sur ce point, Defi préfère une limitation en empêchant qu’un logement classique soit entièrement consacré au marché touristique.

Pour Ecolo, il faut au maximum rénover plutôt que démolir et reconstruire. Il est nécessaire, en même temps, de sauvegarder les espaces verts. Les communes doivent isoler les logements sociaux et il faut obliger les propriétaires à isoler et rénover leurs bâtiments. Pour cela, Ecolo souhaite que l’Etat avance les primes avant les travaux et souligne la nécessité d’adapter les comportements pour une meilleure utilisation des énergies renouvelables. Les Engagés plaident aussi pour que l’isolation soit financée publiquement. 

La mobilité et la santé

Pour diminuer la pollution et ses effets sur la santé, tous les partis souhaitent diminuer le nombre de voitures en ville. PTB, Ecolo et Défi souhaitent repenser l’aménagement de l’espace public pour plus de place aux transports collectifs et à la mobilité douce (marche, vélo, …). Ecolo se projette vers une répartition équivalente des moyens de transports : 1/3 pour la voiture, 1/3 pour les transports en commun et 1/3 pour le vélo. Le parti vert veut améliorer les incitants pour passer aux modes de déplacement plus durable, comme à travers les primes Bruxell’air. Défi vise une réduction progressive des voitures thermiques en rendant les voitures électriques financièrement accessibles. Le parti amarante veut aussi étendre les zones 30, tout comme Les Engagés qui se donnent 5 ans pour opérationnaliser cette dernière mesure en consultant les habitants quartier par quartier. Défi se prononce pour une taxe de circulation annuelle à terme pour les heures de pointe, misant sur un effet dissuasif. Plutôt que choisir une écologie punitive et antisociale, le PTB mise sur le développement des alternatives à la voiture en renforçant principalement les transports en commun, notamment en aménageant des sites propres mais tout en conservant aussi des places de parking. Le PS regrette que rien n’ait été fait depuis 5 ans quant à la pollution sonore générée par les sirènes et les charrois lourds.

A propos du survol de nuit de la capitale, Défi reste partisan d’une interdiction, comme le prévoit l’accord de gouvernement fédéral. Les Engagés regrettent d’avoir perdu une législature sur ce dossier alors que d’autres grandes villes ont pu avancer plus vite. Le PS estime qu’une discussion est nécessaire avec la Flandre, soulignant que tous les partenaires bruxellois ne sont pas non plus d’accord entre eux. Mais le parti socialiste estime qu’il faut légiférer et contrôler sur base des normes restrictives qui existent déjà. Ecolo souhaite privilégier le transport ferroviaire et fluvial face au transport aérien, particulièrement de nuit. Il s’agit aussi pour le parti vert de développer des politiques européennes favorisant ces modes de transports plutôt que l’avion, notamment en taxant les choix les plus polluants pour financer des choix écologiques moins chers et plus nombreux (offre de trains, billet unique européen, …).

Pour Ecolo, un investissement dans les transports en commun est indispensable pour réussir la transition écologique. Défi souhaite créer un organisme qui permette une meilleure coordination entre les opérateurs bus/tram/train, permettant notamment des horaires adaptés aux travailleur.se.s qui commencent tôt et finissent tard. Le PTB estime qu’il faut garantir des transports en commun accessibles à tou.te.s, pour les personnes à mobilité réduite, les poussettes, mais aussi en les rendant entièrement gratuits. Il faut aussi développer le RER pour mieux desservir les habitant.e.s de la périphérie. Pour le PTB, le fédéral doit s’impliquer dans le financement des transports en commun bruxellois parce que, d’une part, la région contribue à 18 % du PIB mais n’en bénéfice que de 8 % et, d’autre part, énormément de navetteurs des deux autres régions circulent à Bruxelles. Les Engagés estiment que la gratuité complète des transports en commun serait un gouffre financier et préfèrent envisager la gratuité par public cible.

A propos du projet de Metro 3, Défi estime qu’il est coûteux mais nécessaire, soulignant qu’il s’agit d’un investissement dont nous pourrons profiter pendant un siècle. Ecolo se prononce pour une mise à plat, estimant que, pour une question de gouvernance et de budget, ce projet pourrait s’arrêter à Bruxelles nord. Le PTB plaide pour l’arrêt du projet de metro 3 et pour que la région en reprenne le contrôle plutôt que de le confier à un consortium privé qui s’enrichit ainsi avec l’argent public. Il faut qu’un tel projet soit soutenable financièrement et ne prenne pas en otage tout un quartier.

Le PS regrette que la méthode du plan good move n’ait pas tenu compte de l’avis des citoyens, en imposant des décisions top-down. Ce plan aurait aussi dû porter une vision de la ville avec la création d’espaces verts et l’aménagement de l’espace public, notamment pour favoriser la mobilité douce, mais il a été réduit à un simple plan de circulation qui a opposé entre eux les habitants des différents quartiers. Pour Ecolo, le plan good move est nécessaire pour favoriser une mobilité plus fluide et pour réduire la pollution. Le parti souligne que des progrès ont été faits puisque la pollution à l’oxyde d’azote a diminué de 30% en 5 ans. Même si le parti insiste aussi pour mieux impliquer les habitants dans ces réflexions, il regrette que le PS et le MR plaident désormais pour une marche arrière.

En matière de santé, Défi veut un élargissement de l’offre des soins à domicile adaptée aux quartiers, ainsi qu’une clarification des articulations entre les différents prestataires, estimant que la division géographique en bassins prévue par le Plan Social Santé Intégré (PSSI) crée une division géographique supplémentaire qui complique la coordination. Ecolo tient à maintenir un financement juste des soins de santé, au-delà des 2% de croissance. Il faut aussi rendre les professions du secteur attractives, notamment autour de la conciliation vie privée et vie professionnelle. Afin de réduire les difficultés sociales qui génèrent ou aggravent les problèmes de santé, les Engagés souhaitent avancer pour mettre fin au sans-abrisme, également lié à la question migratoire. Il faut pour cela une approche pluridisciplinaire, notamment autour des drogues, du personnel qualifié, un respect du quota de logements sociaux réservé aux sans abris. Il ne faut pas croire qu’une seule mesure va tout régler mais plutôt imaginer le modèle économique autrement, penser à un autre système.

Les droits des étranger.ère.s

Tous les partis se prononcent pour des critères clairs de régularisation qui permettent aux personnes actuellement sans papiers d’accéder à leurs droits fondamentaux. Le PS regrette que cette proposition ait été balayée au fédéral par les partis flamands et invite le secteur associatif à mener campagne auprès des partis et de la population flamande qui seraient moins conscients des implications d’un séjour précaire puisque les personnes concernées sont essentiellement concentrées à Bruxelles. C’est aussi pour convaincre les partis flamands avec des arguments censés leur parler davantage qu’Ecolo soutient la régularisation par le travail notamment, en particulier dans les métiers en pénurie. Pour le PTB, une régularisation doit être accessible aux personnes qui ont un ancrage durable en Belgique. Les Engagés, qui plaident pour une gestion saine des migrations pour combler le manque de main d’œuvre, soutiennent une régularisation au cas par cas, notamment pour les personnes qui ont ancrage familial ou une promesse d’emploi. Dans un esprit similaire, le travail et la scolarité sont aussi des critères de régularisation avancés par Défi qui regrette que sa proposition de loi dans ce sens ait été rejetée par la Vivaldi.

Le PTB souligne qu’il est nécessaire de permettre l’accès au travail légal pour les personnes sans papiers, de façon à éviter de tirer les salaires vers le bas. Par ailleurs, il faut davantage responsabiliser les promoteurs qui ont recours à la sous-traitance pour que ce système ne soit pas un facteur d’exploitation supplémentaire pour les personnes en séjour irrégulier. Défi rappelle que la région n’est pas compétente en matière de droit de séjour et prétend qu’il est donc impossible de permettre l’accès au travail légal uniquement à partir de la région bruxelloise, le fédéral devant aussi avancer dans ce sens. Pour Défi, il faut faire en sorte que les employeurs qui le souhaitent puissent engager légalement des travailleur.se.s de pays tiers lorsqu’il ne trouvent pas à Bruxelles de candidat.e.s qui disposent des compétences recherchées. Les Engagés sont favorables à ce que la prochaine Déclaration de Politique Régionale soit ambitieuse sur l’accès au permis de travail, de façon à ce que les personnes qui n’y ont aujourd’hui pas droit ne s’éloignent pas du marché de l’emploi et puissent travailler légalement dans l’intérêt de toute la société, même si leur séjour reste précaire dans l’attente d’une décision.

Le PTB veut garantir un stock suffisant de places d’accueil pour les demandeur.se.s d’asile alors que la Belgique a été condamnée des milliers de fois pour non-respect de ses obligations en la matière. Pour le PS, il faut faire preuve d’humilité et reconnaitre que ces dernières années ont été mauvaises pour les droits des étranger.ère.s en Belgique. Le parti met en garde sur la prochaine mise en oeuvre du « pacte migratoire » voté en avril eu Parlement européen qui durcit encore plus les politiques européennes en la matière. Le PS s’engage à rester ferme pour maintenir dans l’accord de majorité l’obligation d’accueil des demandeurs d’asile, rétablir Fedasil dans ses capacités et augmenter les places d’accueils disponibles. Les Engagés souhaite garantir un accueil absolu des demandeurs d’asile, estimant que le fédéral ne peut pas se défausser sur la région bruxelloise et doit assumer sa responsabilité en ouvrant suffisamment de places d’accueil.

Pour Ecolo et les Engagés, il faut des couloirs de migration sûrs et des procédures d’asile plus rapides. Mais, tandis que les premiers se méfient de l’accélération des procédures aux frontières qui impliquera davantage de détentions et d’expulsions, les seconds se prononcent pour une mise en œuvre effective des ordres de quitter le territoire quand la décision est négative. Les représentant.e.s des Engagés se distancient toutefois des positions de leurs collègues du Parti Populaire Européen qui souhaitent conclure des accords avec des pays tiers, comme le Rwanda, pour y expulser les étranger.ère.s non-expulsables parce que d’origine inconnue ou originaires d’un pays en guerre.

Au fédéral, le PTB, Défi et Les Engagés ont voté contre la « loi Frontex » qui permet l’intervention en territoire belge de cette agence européenne de contrôle des frontières aux pratiques largement décriées. Cette loi a été adoptée par la majorité, PS et Ecolo compris, excepté l’abstention de trois députés de ces partis. Le PS reproche au CD&V d’avoir conditionné le vote d’autres dossiers (remboursement des frais de logopédie, tarif social pour les chaudières collectives, …) à l’adoption de cette loi Frontex. Pour Ecolo, le rapport de force est clairement défavorable aux niveaux européen et fédéral. Le parti estime toutefois qu’il est plus utile de rester à l’intérieur du gouvernement pour tenter de limiter la casse, comme pour loi Frontex, qui n’était au départ que la traduction d’un règlement européen de 2019 qui s’applique de facto en Belgique. Après avis du Conseil d’Etat, des balises ont pu être introduites au Kern : l’interdiction au personnel de cette agence d’intervenir sans la police belge et la limitation de leur action aux frontières Schengen en Belgique (le quai d’embarquement/débarquement de l’Eurostar). Pour le PTB, l’adoption de la loi Frontex est inadmissible, cela permet d’intensifier la chasse aux réfugiés avec une milice. Les candidat.e.s des Engagés présent.e.s avouent mal connaitre le dossier mais supposent que leur parti a voté contre cette loi pour pouvoir garder une souveraineté de décision en la matière et éviter une ingérence extérieure d’agents européens. Selon eux, cette agence européenne est effectivement mal gérée mais c’est conjoncturel ; il est positif d’avoir une agence européenne qui puisse gérer les flux migratoires.   

D’ailleurs, les Engagés sont favorables à une meilleure collaboration européenne en matière de migrations. Tout comme le PTB, qui soutient aussi un plan de répartition des demandeur.se.s d’asile à l’échelle européenne. Mais, si les Engagés défendent le principe libéral du droit de chacun.e à vivre où iel veut et estiment que les migrations font partie de l’histoire de l’humanité, le PTB souligne plutôt qu’il faut avant tout s’attaquer aux causes des migrations : le pillage des ressources, le réchauffement climatique ou encore les guerres, notamment en Syrie, Afghanistan, Ukraine et Palestine. Pour le PTB, il faut donc arrêter d’envoyer des armes dans les pays en guerre et sanctionner les agresseurs comme Israël, sans faire deux poids deux mesures.

Lemploi

Pour Ecolo, la prévention des pathologies liées aux travail et la protection de la sécurité et la santé des travailleurs passent par la directive européenne sur les risques psychosociaux au travail et la réglementation REACH.  Elle passe également par le financement de la transition climatique; il faut organiser et accompagner la conversion de nos secteurs pour aller vers une transition, investir dans une série de secteurs (agriculture, énergie,…), avoir un plan industriel et viser la relocalisation des emplois. Le parti vert soutient que la prévention et l’amélioration de la santé au travail passe également par la lutte contre le burn-out, une réduction collective du temps de travail dans certains secteurs exposés à une pénibilité importante (comme les titres-services), un accompagnement des fins de carrière comprenant un plan tandem pour les travailleurs âgés.  Par rapport à la question du chômage, Ecolo ne montera pas dans un gouvernement qui veut réduire le montant des allocations ou imposer une fin de droit.  Ce parti est également contre les politiques d’austérité préconisées par l’Europe.

Le PTB a mis en avant sa position les subsides salariaux aux entreprises sans aucune condition de création d’emploi ; ces subsides devraient être liées à une création nette d’emplois de qualité et devraient être remboursés en cas de licenciement collectif. En matière d’emplois, le PTB plaide pour un soutien plus important du non-marchand et le renforcement des services publics ainsi que pour une révision des normes d’encadrement de personnel dans certains secteurs afin de permettre des engagements et d’assurer un service de qualité.  La commercialisation de certains secteurs comme les maisons de repos doit être empêchée. Pour le PTB, les personnes handicapées doivent être soutenues dans leur mise à l’emploi;  il faut  garantir des conditions de travail et de rémunération d’une part, augmenter les subventions pour les secteurs ETA d’autre part.  Ce secteur doit sortir de la logique marchande, en imposant des quotas d’engagement de personnes porteuses de handicap car les employeurs ne le font pas spontanément.

Les engagés se positionnent en faveur d’une révision du statut de la fonction publique, arguant que celui-ci est devenu décourageant et défavorable aux agents eux-mêmes qui aspirent à plus de mobilité et de flexibilité. Selon les Engagés, les statutaires sont davantage rigides, notamment par rapport aux sanctions disciplinaires. Pour lutter contre le chômage, les Engagés sont favorables à la limitation des allocations de chômage à deux ans, en offrant des emplois à tous les chômeurs de plus de deux ans. Ils prônent le modèle des territoires « zéro chômeurs » qui prévoit qu’un emploi en accord avec le parcours du chômeur soit offert après un certain temps.  Pour ce parti, l’emploi constitue en effet un levier de réinsertion dans la société.

Défi a abordé la question de l’élargissement des flexibjobs à une série de secteurs. Pour le secteur des titres services, la question de la rémunération des travailleurs imposera une discussion entre les trois régions à propos de la charge des augmentations de salaires, portée par l’usager ou par la Région. Par rapport au chômage des jeunes sur Bruxelles, Défi voudrait doubler les formations pour les jeunes en décrochage.  L’idéal serait, pour ce public, de les conduire à reprendre des études pour améliorer leur niveau de qualification.  Il faudrait par ailleurs une obligation de formation pour les chômeurs après un an de chômage. Par rapport aux flexijobs et au travail étudiants, le PS estime qu’il y a aujourd’hui un usage abusif de ces dispositifs ; il reconnait par ailleurs que l’élargissement des flexijobs à de nouveaux secteurs est une concession que le PS a dû faire. Le parti estime que les étudiants ne devraient pas avoir à travailler pour payer leurs études; il faudrait augmenter les bourses et favoriser le logement social pour ce public.  Il convient également d’évaluer le coût du minerval et de faire le point sur les suppléments. Les socialistes veulent une mise à plat des subsides salariaux qui ne permettent pas une réinsertion sur le marché du travail mais provoquent uniquement des effets d’aubaine pour les employeurs. Quant à la norme salariale, le PS plaide pour un retour à une norme indicative (loi de 1996) pour permettre la négociation.

La prévention des violences policières et de genre

Les Engagés estiment que, mis à part l’enfermement, aucune violence en prison n’est acceptable dans notre société. Le parti souhaite refinancer le secteur de la santé mentale pour améliorer la prévention des violences, en soulignant qu’il s’agit d’une responsabilité du fédéral.

Bien que Les Engagés misent sur l’école pour prévenir les violences faites aux femmes, ils ne prévoient pas d’augmenter les moyens alloués à l’enseignement pour ce faire, contrairement à la santé, la justice et la police qui interviennent dans l’accompagnement des victimes et le dépôt de plaintes. Le parti soutien l’utilisation des bracelets électroniques pour les auteurs de violences et le développement de maison d’accueil pour les accompagner dans leur réhabilitation. Pour le PTB, il faut faire appliquer en Belgique la Convention d’Istanbul et la convention n°190 de l’Organisation Internationale du Travail. Il faut renforcer les lieux d’écoute et investir dans la formation de la police et la justice. Le PTB soutient la création de « point mauves », où les personnes qui se sentent agressées dans les milieux de la nuit peuvent chercher de l’aide. En terme de prévention, l’Evras est un bon vecteur de formation selon le PTB.

Le PS souligne que l’accueil des personnes lgbtqia+ victimes de violences a été amélioré sous l’impulsion de Nawal Ben Hamou, tout comme la formation de la police face à des comportements inadaptés. Il faut aussi travailler au niveau de la justice, avec des mécanismes de médiation entre parties qui soient moins confrontants. Il est nécessaire pour le PS de faire oeuvre de pédagogie  auprès des structure d’accueil et des cpas qui ignorent souvent qu’ils peuvent faire appel à des Agences Immobilières Sociales pour obtenir des places d’accueil sous dérogation. Il faut aussi investir dans des logement public de transit. Mais ce qu’il faut surtout est d’éloigner plus rapidement possible l’auteur des violences de genre de façon à ce que les victimes puisent rester à leur domicile.

Sur les violences policières, Les Engagés reconnaissent des erreurs humaine individuelles. Mais souligne que, souvent, la police ne fait que suivre les ordres de la justice de la manière la plus humaine possible. Le PS soutient qu’il n’y a pas de racisme généralisé dans la police, rappelant qu’il y a eu des condamnations de policiers qui se sont rendus coupables de racisme. Il faut cependant revoir les procédures administratives et de sanctions disciplinaires décidées par le chef de corps.

Les Ecolos reconnaissent qu’il existe des violences systématiques et racistes de la part de la police envers des activistes et ceux.celles qui font les désobéissance civile ; les libertés démocratiques de manifester doivent être protégées. Il faut pour les Ecolo travailler sur les mentalités à l’intérieur de la société pour avancer sur les questions de violence policière, constatant que trop de plaintes à ce sujet restent sans suite. Ecolo veut une réforme du comité P pour y introduire davantage de citoyen.ne.s et éviter ainsi que les policiers doivent être jugés par leurs propres collègues. Le parti demande également un médiateur national pour accompagner les victimes de violences policières, constatant un déficit démocratique sur la difficulté d’interpeller le conseil de police au niveau communal. Le PTB reconnait la violence systémique dans la police, estimant que les policiers sont globalement protégés et il existe une certaine omerta autour des violences policières. Pour le parti, il faut des sanctions lorsque les preuves sont claires pour mettre fin à l’impunité des policiers mais aussi faciliter les dénonciations d’abus policiers au sein de la police.

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