1.1.1

Chou 111 – Une grève féministe c’est quoi?

Edito: Quand la marge occupe le centre

Thomas Englert
Secrétaire fédéral du MOC de Bruxelles

Du mouvement #metoo à Ni Una Menos, les questions féministes ont fait irruption dans le quotidien. Le mouvement féministe qui secoue la planète depuis quelques années porte la voix d’une moitié de l’humanité qui refuse d’être encore mise à la marge. La créativité et l’intensité des débats autour des méthodes et de la pensée politique de ce mouvement peut nourrir toutes les luttes. A partir de sa marge, la dynamique féministe peut en réveiller beaucoup d’autres.

La grève est le mot d’ordre principal du mouvement. Pour le mouvement ouvrier, la grève c’est l’arrêt de la production dans le but de visibiliser le rôle essentiel des travailleur.euse.s et de faire avancer nos revendications. Pas de travail, pas de profit ! Avouons-le, nous avons aussi tendance à considérer que cette méthode nous appartient. Pourtant, la vague féministe qui traverse le monde s’est saisie de cet outil et le réinvente, le questionne et l’étend.

Nous avons donc voulu poser la question : finalement, c’est quoi une grève féministe ? Grève de femmes ? Au boulot ou à la maison ? Pour le salaire ou le droit à l’avortement ? La fin des violences ? Contre le sexisme et le patriarcat? … Votre Chou de Bruxelles tenter de donner un aperçu des débats à travers lesquels des milliers, voire des millions de femmes, de Bruxelles à Santiago se saisissent de la grève comme outil pour leurs luttes. Ces débats, les mouvements en cours les mènent dans leurs assemblées et avancent dans la pratique face aux succès et aux difficultés.

Ce numéro ne tranche donc rien – ce n’est ni le but, ni le lieu – mais tente d’ouvrir une petite fenêtre sur la façon dont le mouvement féministe nous donne du souffle pour relancer et poursuivre nos luttes. Il peut renouveler ou confirmer nos méthodes. Il interroge – et transforme – nos pratiques. Il (re)met la grève au centre de la lutte. En effet, elle visibilise les mécanismes (et les personnes) invisibles sans lesquels le système économique et social ne peut pas fonctionner. Surtout, les femmes en lutte démontrent que rien n’est immuable, que notre société fonctionne parce que tou.te.s acceptent de jouer leur rôle. Mais si lorsque les femmes s’arrêtent le monde s’arrête, alors peut-être que le monde peut être différent. Si nous avons le pouvoir de tout arrêter, alors nous avons le pouvoir de tout transformer, pour toutes et tous.

A nous, à vous, donc, de saisir la balle au bond, de poursuivre ces débats, dans les assemblées, les entreprises, les écoles, les familles et les maisons. A tou.te.s donc de rejoindre les actions, les manifestations et la grève ces 8 et 9 mars 2020.

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