Logement et énergie : la paralysie du gouvernement bruxellois est honteuse

Communiqué:

La paralysie du gouvernement bruxellois face à l’augmentation brutale des coûts du logement est inadmissible. Elle met les 60% ménages locataires dans une situation intenable. Le MOC de Bruxelles appelle DÉFI à revenir à la raison tout en pointant les limites de la proposition de la secrétaire d’État Ben Hamou. 

« Faut-il vraiment rappeler à DÉFI qu’un tiers des locataires bruxellois consacrent plus de 40% de leurs revenus au loyer ?» demande Charlotte Renouprez des Équipes Populaires Bruxelles. « Nous répétons les chiffres depuis des années : 51’000 familles en attente d’un logement social, 5300 personnes sans abri et mal logées, 20 % d’augmentation des loyers ces dix dernières années …. Dans une ville où plus de 60% des ménages sont locataires, c’est la goutte de trop. ». À cela, ajoutons la flambée des prix de l’énergie et les presque deux ans de pandémie… Un cocktail dramatiquement explosif, rendant l’inaction du gouvernement bruxellois criminelle. Nous exigeons une action résolue en deux temps. 

À court terme sur la facture d’énergie : les mesures actuelles arrivent tard et sont trop faibles. Il faut une aide à la hauteur des centaines d’euros supplémentaires que les ménages doivent débourser. Nous appelons par ailleurs l’État à intervenir directement auprès des fournisseurs – dont certains font d’énormes profits – pour contrôler les prix et garantir durablement l’accès à l’énergie de toutes et tous. 

La proposition de la Secrétaire d’Etat Ben Hamou (PS) est courageuse : limiter l’indexation est nécessaire pour permettre aux ménages de garder la tête hors de l’eau. Emmanuel De Bock (DEFI) a cependant raison de pointer que certains propriétaires se rattraperaient sur la renégociations des baux. Le MOC Bruxelles demande donc de coupler la mesure à un gel des loyers pour 3 ans minimum. Dans le contexte actuel, laisser les loyers augmenter est tout bonnement injustifiable. 

À long terme et au-delà de ces mesures d’urgence, il faut – enfin – agir sur les causes et reprendre le contrôle du prix du logement (loyers et énergie). Les plans annoncés gouvernement après gouvernement n’ont pas enrayé la logique de marché et de gentrification qui excluent de l’accès à un logement de qualité une part croissante des Bruxellois.e.s. Parallèlement, les efforts pour améliorer la qualité de l’habitat bruxellois – à l’instar de l’ambitieux plan « Rénolution » – ont pour effet pervers de soutenir la hausse des loyers si aucune mesure d’encadrement n’y est associée. Nous appelons à la baisse structurelle des loyers via l’encadrement rigoureux des loyers privés et le développement du logement social – en priorité public. Les plans de rénovation du bâti doivent bénéficier en priorité aux ménages les plus exposés à l’augmentation des prix de l’énergie sans répercussion sur le loyer. 

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