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Position du MOC Bruxelles sur la grève de la faim des sans-papiers

Le MOC de Bruxelles et ses organisations (Acv-Csc Brussel/BruxellesJOC BruxellesEquipes Populaires BruxellesVie Féminine Bruxelles, Mutualité Saint Michel) dénoncent l’attitude irresponsable du secrétaire d’Etat à l’immigration et la position politique de l’ensemble du gouvernement. Nous appelons à la régularisation pour mettre fin à la politique de l’impasse.

Ce mardi 25/05, les 700 personnes sans-papiers qui occupent l’église du Béguinage, la VUB et l’ULB, ont annoncé, par communiqué, leur entrée en grève de la faim. Le secrétaire d’Etat Sammy Mahdi a réagi cyniquement répondant que leur action ne changerait rien. Simultanément, son cabinet annonce 20 millions d’euros d’investissement « dans le retour » y compris pour les familles avec enfants. Ce sont pourtant ces politiques qui nous ont menés à la situation actuelle.

La présence de personnes dites « sans-papiers » est le résultat de l’absence de politique migratoire organisée depuis 40 ans. Ce choix condamne non seulement des êtres humains à la clandestinité et les prive de leurs droits les plus fondamentaux, mais il crée une main d’œuvre qui n’a d’autre choix que l’exploitation pour survivre. Alors qu’ils produisent de la richesse en Belgique, le gouvernement belge livre ces travailleur.se. aux mains de patrons peu scrupuleux, des marchands de sommeil, etc.

Privés d’une véritable existence administrative et de la protection de l’État, ces hommes, ces femmes et leurs enfants luttent au quotidien pour leurs droits à la santé, à la justice, au logement, au travail, à vivre en famille, à la liberté, à l’égalité, à la dignité. Dans leur lutte pour la régularisation, ils ont tout essayé. Mobilisés à leurs côtés, le MOC et ses organisations constatent la politique du déni et de l’impasse pratiquée à tous les étages depuis trop longtemps.

Il suffirait de « 5 min de courage politique » pour reconnaitre que la régularisation est la seule voie mais aussi une solution positive pour les travailleurs avec et sans-papiers, pour la sécurité sociale et pour le PIB belge. La plupart des acteurs le savent, mais tremblent devant l’extrême droite. Pourtant, la politique répressive et d’exclusion crée la figure de « l’étranger dangereux » sur laquelle se construit la propagande raciste.

Les occupants le disent clairement ; pour eux la décision de mettre leur santé, voire leur vie en péril, est l’ultime réponse à une politique qui les exclut consciemment par calcul politique. La responsabilité de cette situation incombe directement au gouvernement et en particulier à Sammy Mahdi qui s’acharne à défendre l’arbitraire du pouvoir discrétionnaire et les expulsions.

Le MOC et ses organisations appellent donc Monsieur Mahdi, l’ensemble du gouvernement ainsi que les partis qui le composent à mettre en œuvre d’urgence :

  • la possibilité de porter plainte dans le cadre des directives victimes et sanctions et du droit international contre des situations d’exploitation et de violence en étant protégé.e.s par un titre de séjour pour mettre fin à l’exploitation et au dumping social.
  • la révision de la loi de 1980 pour mettre en place une procédure de régularisation prise en charge par une commission indépendante et basée sur des critères permanents, clairs, objectifs et inscrits dans la loi.
  • L’assouplissement du dispositif Permis Unique afin de rendre possible l’accès au permis de travail

Si le gouvernement et monsieur Mahdi s’acharnent à pousser des hommes, femmes et enfants dans une voie sans issue, ils devront en assumer la responsabilité. Nous appelons l’ensemble des acteurs de la société civile et de la politique à prendre position pour le leur rappeler.

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