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Chou 88 – Les élections… Et après

Edito

par Anne-Françoise THEUNISSEN
Présidente du MOC Bruxelles

Il y a urgence à lutter contre la pauvreté, à créer des emplois, à sortir les travailleurs et travailleuses des emplois précaires. En 2013, la Belgique dénombrait 580.000 (80.000 de plus qu’en 2012) demandeurs d’emploi, 11,5% de la population active selon le rapport ONEm. De précarités en précarités, de nombreux travailleurs restent englués dans l’incertitude du provisoire.

Les politiques néo-libérales menées avec cynisme introduisent de nouvelles normes de gestion budgétaire assorties de limitations, voire de suppressions, de droits conquis par les travailleurs et travailleuses. De l’Europe, à l’Etat fédéral et nos pouvoirs régionaux, les mesures prises depuis la crise visent à accroitre la libéralisation des marchés économiques et financiers, et la privatisation des services publics. Au lieu d’améliorer la situation, ces politiques accroissent les inégalités.

Inverser ces tendances, retrouver nos rapports de force, tels sont les objectifs que nous portons dans et au delà de cette campagne électorale. Les décisions politiques sont interdépendantes de l’Europe aux régions. Il nous faut changer de cap, sortir des politiques néolibérales d’austérité, éradiquer les inégalités par la redistribution des richesses, ouvrir un débat démocratique sur les politiques économiques et sociales. C’est pourquoi nous avons interrogé trois candidats au Parlement Européen sur les alternatives à l’austérité, sur l’harmonisation fiscale européenne et sur l’opposition aux accords de libre-échange qui donnent tout pouvoir aux multinationales.

Bruxelles-Capitale est une Région considérée comme prospère, forte d’une activité économique diversifiée, ouverte aux institutions internationales et attractive en emplois pour les Régions flamande et wallonne. Mais en même temps, la Région est confrontée à une forte concentration de graves problèmes sociaux, de logement, de santé[1]. Près de 21% de la population active se retrouve au chômage et seulement 46% des emplois sont occupés par des Bruxellois. L’enseignement rencontre aussi de nombreuses difficultés, souvent liées aux discriminations qui s’exercent envers les populations immigrées, le manque de place dans les écoles maternelles et primaires et la compétition entre écoles. Plus d’un jeune sur quatre quitte l’école prématurément, sans diplôme.

C’est dans ce contexte que notre Mémorandum a été conçu en associant les organisations d’éducation permanente, syndicales, mutuellistes et les militants et militantes engagés dans l’action collective. Il s’adresse à  tous les candidats et candidates progressistes qui veulent construire une Région où le bien-être de la population prime sur les plus values financières et les intérêts individuels.

Pour répondre aux défis actuels, il nous faut redonner de l’ampleur aux projets progressistes, lutter contre les ravages du capitalisme et adopter des politiques appropriées au cadre de la sixième réforme.

La Région a de nombreux atouts, sa jeunesse, sa diversité, son multilinguisme, sa taille humaine, son ouverture internationale. Ces atouts doivent devenir le centre d’un projet de développement social et urbain pour s’ouvrir à de nouveaux contrats solidaires ancrés dans la recherche d’égalité et d’émancipation de sa population.

 

[1]              Analyse de l’IPP (1995/2012) : accroissement de la pauvreté dans les 19 communes de la Région

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